OMC : le noeud agricole

Publié le par Lynn

L’Union européenne, les Etats-Unis, l’Australie, le Brésil et l’Inde se sont réunis en octobre 2005 à Genève, dans le cadre de l’Organisation Mondiale du Commerce, pour trouver des accords en matière d’agriculture. Depuis la dernière conférence ministérielle de l’OMC à Cancun en 2003, les pays membres sont confrontés à un blocage : les pays pauvres ont exigé que les pays riches réduisent leurs subventions agricoles, et ont refusé d’entamer toute négociation avant d’avoir obtenu gain de cause. Les pays du Nord, s’ils souhaitent débloquer les négociations, doivent donc faire des concessions. Mais surtout, ils doivent régler leurs propres conflits en matière agricole s’ils veulent aller de l’avant. Les cinq pays qui se sont rencontrés Genève concentrent à eux seuls la majorité des problèmes en cette matière. Prévoyant qu’une solution qui leur conviendrait recueillerait l’assentiment des 148 pays membres de l’OMC, ces cinq pays s’étaient donné pour objectif de trouver un compromis d’ici au 13 décembre 2005, date à laquelle la conférence ministérielle de l’OMC s’est tenue à Hong-Kong.

Après 2 ans d’immobilisme, des propositions ont enfin été faites, les Etats-Unis suggérant de réduire de 60% les subventions directes à ses agriculteurs. En contrepartie, ils réclament aux autres pays développés d’importer davantage de produits agricoles. L’Union européenne, tout en reconnaissant les avancées américaines constituées par cette proposition, réclame une plus grande ouverture des marchés des pays en développement aux produits manufacturés européens en échange d’une réduction de ses subventions. Pour l’Europe, et malgré l’appel de Pascal Lamy, directeur général de l’OMC, à une plus grande flexibilité, « on ne peut pas progresser en saucissonnant les négociations ». Ce souhait d’ouverture accrue des marchés des pays pauvres n’est pas du goût des altermondialistes, qui se préparent à manifester à nouveau en masse, pour faire de la conférence de décembre à Hong-Kong un échec.

Parallèlement à ces désaccords internationaux, une certaine tension règne également au sein de l’Europe, particulièrement du côté français. La France, pour qui la Politique Agricole Commune est depuis toujours un cheval de bataille, avait demandé début octobre lors d’un conseil européen, de mettre sous surveillance Peter Mandelson, commissaire européen en charge des négociations à l’OMC. Le conseil européen a finalement refusé cette demande, permettant à Mendelson de préserver ses marges de manœuvre pour des négociations qui s’annoncent d’ores et déjà difficiles.

Texte rédigé le 25/10/05

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